Peurs, sensibilités exacerbées, désordres émotionnels, quelques soient les termes employés, les
voilà vibrants sous la peau du corps. Lorsque les fleurs de notre jardin intérieur se fanent au fil du temps, des désillusions et des traumas contenus, nos eaux intérieures, elles, se transforment en
tsunami ou en mer de glace. Notre soleil est souvent mis à rude épreuve par les expériences de vie, mais s'il faisait toujours beau à l'orée du cœur, serions nous véritablement humain ?
Chemin faisant nous expérimentons au travers d'une multitude de situations, qui au-delà de nous, pour la plupart, et parce qu'elles sont déstabilisantes émotionnellement, nous enferment chaque jour un peu plus, nous éloignent de l'autre, du monde des possibles. Nous voilà prisonniers de nos émotions, de nos eaux intérieures. Tout se fige alors, ou devient source de profonds désordres qui se matérialisent jusque dans notre quotidien. Notre humanité, source ou fruit d'expériences diverses
et vitales est mise à rude épreuve : pleures à profusion ou absence de pleures, cœur et gorge serrés, incapacité à passer à l'action : voilà l'eau des reins devenue glace et le froid s'installe dans notre souveraineté pour mieux insensibiliser.
L'eau sous la main
En séance de soins, l'eau dans les cellules est harmonisée tout comme les autres éléments : feu, air, terre. Car c'est bien de cela dont il s'agit : nous venons tous, quelque soit le règne, de ce processus alchimique entre ces fameux éléments. Un vide ou un excès prolongé de l'un d'eux et voilà qu'apparaît une problématique de santé, la paix est rompue. Un désordre qui porte bien son nom : dés-ordre, qui fait que l'ordre naturel n'est plus.
Qu'il s'agisse de la planète ou d'un corps, les éléments ne cesse de s'auto réguler, c'est là la bonne
nouvelle, et la médecine contemporaine connaît très bien ce fameux principe de l'homéostasie : cette capacité qu'à le corps à nous maintenir à l'équilibre des forces internes. Mais quand ce
dernier n'y parvient plus seul, une intervention extérieure peut être bénéfique voir salutaire. La souffrance, le non respect conscient ou inconscient en soi, du vivant, appelle au retour à
l'unité. C'est ainsi que la main et la parole du guérisseur ou du chamane vont venir accompagner, autant que possible, le rétablissement de l'équilibre intérieur. Sous la main, une réponse
par la Lumière à un manque ou un excès de Lumière cellulaire, connue souvent sous le nom populaire de magnétisme, mais également par le son avec des chants, des prières ou des instruments de
musique. Quand il est écrit : « au commencement était le Verbe », il s'agit bel et bien du son, le grand créateur, le faiseur de vie, l'étincelle avec un grand E.
La lumière, l'énergie, est à la fois la Source et le Fruit de la Vie. Un corps sans énergie est un corps
mort. Cette énergie est générée en toute chose par une rencontre de forces dites alchimiques, pour lesquelles le guérisseur ou chamane est au Service. Cette intelligence du vivant, nous l'appelons
parfois Dieu, parfois Univers ou encore le Créateur. Peu importe.. Le thérapeute est un passeur, d'ondes, de fréquences guérisseuses, de vibrations harmonisantes, d'Amour pour une résurrection
cellulaire totale ou partielle selon les cas.
L'eau des cœurs
De par notre hygiène de vie et tout particulièrement émotionnelle, en cultivant par exemple l'acceptation de ce qui est « au fil de l'eau », dans la conscience que tout est enseignement permettant de grandir à soi même, nous entretenons l'équilibre dans notre jardin intérieur.
Nous luttons tellement en ce monde que nous créons en nous de véritables barrages au sens premier du terme. Si l'eau des fleuves doit parfois être contenue pour la sauvegarde des terres et de leurs
habitants, nos eaux intérieures doivent pouvoir circuler librement, être accueillies. Pleurer n'a jamais été question de loi, si ce n'est celle du mental, ce faux ami, ce couperet métallique, dans ce
qui est du domaine du cœur. La souffrance fait partie de notre expérience terrestre et participe à l’élévation de la conscience, tout comme la joie. Laisser tomber les masques du « tout va bien, je gère », du « politiquement correcte », pour mieux se retrouver, libre, vrai, allégé et davantage conscient
: n'est ce pas là le plus beau cadeau que nous puissions nous offrir ? À nous et dans notre relation aux autres, et aux enfants de ce monde ?
Que vos eaux intérieures puissent toujours trouver un chemin dans l'instant, une faille, pour s'écouler, ruisseler, tempêter au gré du vent et des feux de vos cellules jusque dans la matière la plus dense. Pour irriguer chaque sillon de votre terre sacrée, ce corps, magnifique véhicule terrestre, offert pour mieux explorer la vie ..et non pas la réduire à néant ! Le temps fera son œuvre quoi qu'il en soit, alors laissons lui sa part et embrassons la nôtre dans l'accueil, avec courage, sincérité et foi.
Gisèle DERPET